29 janvier 2007

Don Quijote: avant la noce de Camacho el rico

II, XX, échange entre Sancho Panza et Don Quichotte :

« De la parte de esta enramada, si no me engaño, sale un tufo y olor harto más de torreznos asados que de juncos y tomillos; bodas que por tales olores comienzan, para mi santiguada que deben de ser abundantes y generosas. — Acaba, glotón […] »

« Du côté de cette ramée, dit-il, vient, si je ne me trompe, un fumet et une odeur bien plutôt de tranches de jambon frites que de thym et de serpolet. Sur mon âme, noces qui s’annoncent par de telles odeurs promettent d’être abondantes et généreuses. — Tais-toi, glouton […] »

Louis Viardot, 1836, p. 674

Dans l’original, il n’est pas question de serpolet. Para mi santiguada : (santiguada « signe de croix ») « sur ma foi ».

« Si je ne m’abuse et sauf erreur, il vient de ces feuillages un fumet qui tient plus du lard grillé que du thym ou de la marjolaine. Des noces qui commencent avec des odeurs pareilles ne peuvent qu’être abondantes et plantureuses ! — Debout, glouton ! […] »

Aline Schulman, 1997, II, p. 145

Il n’est pas question de marjolaine. Para mi santiguada n’est pas traduit.

Acaba : « Debout »?

« De ce côté-ci de la ramée, s’échappe, si je ne me trompe, un fumet et une odeur qui ressemble plus à la senteur du jambon frit qu’à celle du thym ou de la jonquille. — Assez, glouton ! […] »

Jean Canavaggio, 2001, p. 1045

Les « joncs [odorants] » (juncos de olor, junquillos)
ne sont pas des « jonquilles » (junquillas, narcisos). La seconde partie de la phrase dite par l’écuyer n’est pas traduite du tout.

Remarques : je me serais attendu à ¡ Acaba, glotón !

— Rien n’empêche de rendre glotón par « goinfre ».

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