03 janvier 2007

Kurosawa : Les Sept samurōnin ?



Le japonais classique (bungo) opérait une distinction entre la situation du guerrier au service d’un seigneur (侍 samurai) et celle du rōnin (浪人, où 浪 désigne une vague et, au figuré, l’errance), guerrier en quelque sorte déchu parce qu’il n’était pas ou plus au service d’un seigneur, ce dernier ayant été banni, ruiné ou tué.
Le titre d’une des réalisations les plus célèbres d’Akira Kurosawa, Les Sept samouraïs (七人の侍 Shichinin no Samurai), est donc de nature à surprendre le spectateur, à qui l’exposition du film s’emploie à bien expliquer que les héros, courageux défenseurs du village menacé par des bandits, sont recrutés parmi des guerriers dont, comme de juste, aucun n’est au service d’un seigneur : bref, des rōnin.
Il ne m’a pas échappé que Kurosawa le savait mieux que moi ; c’est même pour cette raison que je me pose la question.

Précisions

侍 [さむらい] samurai (Unicode 4F8D), issu d’un plus ancien saburai, forme nominale d’un verbe signifiant « se tenir au côté de, servir » : saburahu, puis saburau [さぶらう], devenu 候 sōrō (Unicode 5019), suffixe équivalant à -masu. Le rapprochement pseudo-étymologique avec le prénom Saburō relève du canular : 三郎 se décompose en 三 sabu (compteur) « trois » et 郎 « garçon, fils », donc « troisième fils » ; il appartient à la série Ichirō / Jirō / Saburō / Shirō / Gorō….

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