Erasme : « Eloge de la Sottise »
dédié à Thomas More.
Dans ce libellé, rien n’évoque la « folie ».
Il faut examiner successivement le titre (grec), puis le sous-titre (latin).
Ἐγκώμιον [egkômion] est pris dans l’acception dérivée (et usuelle) de « louange,
éloge » (ἔπαινος).
Mωρία [Môria] se lit à deux niveaux: c’est d’abord la qualité du dédicataire, Thomas More, comme le montre le dernier membre de phrase de la préface : « Moriam tuam gnauiter defende » (défends avec ardeur ce qui fait que tu es Thomas More) ; ensuite, pour l’ensemble du texte, c’est le fait d’être μῶρος [μωρός en dehors de l’attique] « sot, bête (etc.) », et non « insensé, dément, fou » (ἄφρων, μανικός, etc.).
Avec le sous-titre, l’hésitation n’est plus de mise : Laus Stultitiæ. Le 1er élément signifie
« louange, éloge » et le second, abstrait de stultus, « sot, bête (etc.) », et non « insensé, dément, fou » (dēmens, āmens, fŭrens).
Libellés : Eloge de la Folie, Erasme, Erasmus, Laus Stultitiae, Lof der Zotheid, Praise of Folly
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