Max Frisch : à propos de Biedermann
„Herr Biedermann und die Brandstifter“ (en sous-titre: Ein Lehrstück ohne Lehre [Pièce didactique sans doctrine]), de Max Frisch (1911-1991), d’abord pièce radiophonique (1953), puis pièce de théâtre (1958), a fait l’objet de deux traductions successives en français : par Philippe Pilliod (1976) « Monsieur Bonhomme et les incendiaires », puis par Michaël Glück (2004) « Biedermann et les incendiaires ».
L’adjectif bieder veut dire « honnête, loyal, intègre » et Biedermann désigne un honnête homme, un homme de bien, et par extension, un bonhomme.
Mais voici une analyse un peu subjective du nom de l’anti-héros de la pièce.
Bieder évoque Biedermeier, dont l’extension est assez voisine de « (style, mode de vie, façon de voir, associés à l’époque de) Louis-Philippe » (au passage, le prénom de l’auteur — fictif — Biedermeier est Gottlieb, celui aussi choisi par Frisch pour son personnage).
L’autre élément à prendre en compte, à mes yeux, apparaît scène VI. Josef Schmitz, lutteur de foire et un des incendiaires, se couvre d’une nappe et, jouant le fantôme de Knechtling (l’Arlésienne de la pièce et mauvaise conscience de Biedermann), interpelle Gottlieb et lui dit à deux reprises „Jedermann ! Biedermann ! “ Or jedermann c’est « tout un chacun, n’importe qui, le premier venu, monsieur Tout-le-monde » mais aussi le titre d’une pièce de Hugo von Hofmannsthal : „Jedermann : Das Spiel vom Sterben des reichen Mannes“ (1911) [Jedermann ou le jeu de la mort de l’homme riche], adaptation de la
« moralité » anglaise “Everyman” (“The Somonynge of Eueryman,” adaptation à son tour du drame néerlandais Elckerlijc [Spyeghel der salicheyt van Elckerlijc, le miroir de la félicité/du salut d’E.], attribué à Pieter Dorland van Diest/Petrus Diesthemius).
Je considère donc que, dans son choix de Gottlieb Biedermann, Frisch a été influencé par Biedermeier et Jedermann, qui représentent deux facettes du personnage.
L’adjectif bieder veut dire « honnête, loyal, intègre » et Biedermann désigne un honnête homme, un homme de bien, et par extension, un bonhomme.
Mais voici une analyse un peu subjective du nom de l’anti-héros de la pièce.
Bieder évoque Biedermeier, dont l’extension est assez voisine de « (style, mode de vie, façon de voir, associés à l’époque de) Louis-Philippe » (au passage, le prénom de l’auteur — fictif — Biedermeier est Gottlieb, celui aussi choisi par Frisch pour son personnage).
L’autre élément à prendre en compte, à mes yeux, apparaît scène VI. Josef Schmitz, lutteur de foire et un des incendiaires, se couvre d’une nappe et, jouant le fantôme de Knechtling (l’Arlésienne de la pièce et mauvaise conscience de Biedermann), interpelle Gottlieb et lui dit à deux reprises „Jedermann ! Biedermann ! “ Or jedermann c’est « tout un chacun, n’importe qui, le premier venu, monsieur Tout-le-monde » mais aussi le titre d’une pièce de Hugo von Hofmannsthal : „Jedermann : Das Spiel vom Sterben des reichen Mannes“ (1911) [Jedermann ou le jeu de la mort de l’homme riche], adaptation de la
« moralité » anglaise “Everyman” (“The Somonynge of Eueryman,” adaptation à son tour du drame néerlandais Elckerlijc [Spyeghel der salicheyt van Elckerlijc, le miroir de la félicité/du salut d’E.], attribué à Pieter Dorland van Diest/Petrus Diesthemius).
Je considère donc que, dans son choix de Gottlieb Biedermann, Frisch a été influencé par Biedermeier et Jedermann, qui représentent deux facettes du personnage.
Avenant (avenant ?) —
Toujours scène VI, Willi Eisenring, ancien serveur au Metropol (qui a brûlé de fond en comble et qu’il désigne par le mot „Etablissement“), devenu incendiaire, examine la bou-teille de vin servie chez les Biedermann et commente, en connaisseur :
„Den hatten wir auch : Neunundvierziger ! Cave de l’Echanson…“
« Nous en avions aussi [au Metropol] : du 49 ! Cave de l’Echanson… »
Cette dernière précision — en français dans la version originale — doit se rapporter au fournisseur (récoltant, coopérative…). Elle est à mettre au nombre des remarques, nota-tions, détails, allusions et citations que tout auteur a la latitude de glisser dans son œuvre, pourvu qu’il ne s’illusionne pas quant à la proportion du public susceptible de suivre. Le clin d’œil, la complicité, le pacte avec le lecteur sont aussi à ce prix.
Libellés : Biedermann, Biedermeier, Brandstifter, Elckerlijc, Jedermann, Max Frisch
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